Dernièrement, on a eu l'occasion de nous rendre sur une ferme laitière et de discuter un peu avec les exploitants. C'est une ferme relativement classique dans le contexte agricole néo-zélandais, et on voudrais vous la présenter pour vous donner une idée.
Quelques données pour vous donner un rapide aperçu :
Quelques données pour vous donner un rapide aperçu :
- La ferme est basée près de Whanganui, à l'ouest de l'Ile du Nord de la Nouvelle-Zélande. Les sols sont apparemment très fertiles et bien drainants, et la pluviosité est généreuse : en moyenne 1500 mm par an. Parfait pour faire pousser plein d'herbe.
- La ferme compte 550 vaches laitières, de race frisonne, qui passent toute l'année en extérieur. Leurs lactations sont synchronisées : toutes les vaches sont taries en hiver, quand la pousse de l'herbe est très limitée.
- La ferme fait environ 210 hectares, dont 190 en un seul bloc sur lequel les vaches en lactation pâturent. Les autres blocs servent à faire pâturer les génisses (qui ne produisent pas encore de lait), les vaches taries et à cultiver du maïs (on y reviendra). De plus, les taureaux sont élevés sur une autre ferme (on y reviendra aussi).
- Comme les vaches ne sont jamais en intérieur, il n'y a pas besoin de grands bâtiments. Dans le corps de ferme, on trouve ainsi la salle de traite et un hangar qui abrite les tracteurs et les jeunes veaux. Et c'est tout !
Une vue de la ferme : des pâtures, des clôtures, le hangar et la salle de traite (bâtiments de droite), le silo pour l'ensilage de maïs. En zoomant, vous pouvez voir les vaches |
La salle de traite, et le tank à lait (le cylindre blanc) |
La salle de traite en vidéo :
Les vaches dans leur aire d'attente, avant la traite |
Voilà donc une ferme laitière "classique" de Nouvelle-Zélande. Les points principaux qui la caractérisent (et la différencient des fermes françaises) sont les suivants :
- Une taille importante, qui permet de réaliser des économies d'échelle notamment concernant les bâtiments et la main d’œuvre. De plus, la grande partie de la ferme est en un seul bloc, ce qui facilite grandement le pâturage ; en France il est courant que les parcelles soient réparties en plusieurs blocs, ce qui complique grandement les mouvements d'animaux.
- Une production basée sur le pâturage, qui apporte la grande majorité de l'alimentation. Cela est permis entre autres par le fait que les vaches soient en lactation seulement en période de pousse de l'herbe, que le sol et le climat sont idéaux pour la pousse de l'herbe et que le pâturage est optimisé pour une bonne production. Ainsi les parcelles sont distribuées au fil électrique pour que les vaches aient une nouvelle portion chaque jour, les chemins sont entretenus pour permettre une bonne circulation des vaches, les prairies sont en rotation avec le navet pour renouveler les prairies en limitant la présence de mauvaises herbes, etc.
En France, on trouve aussi des fermes de 500 vaches laitières, mais c'est le plus souvent dans un modèle plus intensif où les vaches sont en intérieur la plupart du temps et nourries avec une majorité d'ensilage de maïs et d'aliments produits hors de la ferme.
Un exemple : la SCL Lait Pis Carde (surnommée "ferme des 1000 vaches"), dans la Somme, où 500 vaches laitières sont élevées intégralement en bâtiment, et où un méthaniseur est présent pour produire du méthane à partir des effluents d'élevage.
Malgré la polémique qui entoure cette ferme, il est malheureusement difficile de trouver des chiffres précis sur son fonctionnement pour en faire une comparaison avec l'exploitation néo-zélandaise décrite ici. C'est certes normal (ce sont après tout des données privées de l'exploitant) mais dommage pour nous, car il aurait été intéressant de connaître la surface de maïs nécessaire pour nourrir les vaches, la surface d'épandage nécessaire pour épandre les effluents, les coûts vétérinaires associés à un élevage intégralement en intérieur, voire la rentabilité de l'exploitation. Était-il possible d'envisager un système basé sur l'herbe dans le contexte pédo-climatique de la Somme ? Aurait-il été plus ou moins rentable ? Quelles auraient été les conséquences en termes d'emploi, d'environnement ? Des questions dont on ne peut pas forcément deviner les réponses à l'avance, et sur lesquelles il serait intéressant de se pencher en détail. Si avez trouvé de bons articles dans la presse française, merci de nous le signaler. On a cherché, mais les articles factuels sur la "ferme des 1000 vaches" sont rares.
Un exemple : la SCL Lait Pis Carde (surnommée "ferme des 1000 vaches"), dans la Somme, où 500 vaches laitières sont élevées intégralement en bâtiment, et où un méthaniseur est présent pour produire du méthane à partir des effluents d'élevage.
Malgré la polémique qui entoure cette ferme, il est malheureusement difficile de trouver des chiffres précis sur son fonctionnement pour en faire une comparaison avec l'exploitation néo-zélandaise décrite ici. C'est certes normal (ce sont après tout des données privées de l'exploitant) mais dommage pour nous, car il aurait été intéressant de connaître la surface de maïs nécessaire pour nourrir les vaches, la surface d'épandage nécessaire pour épandre les effluents, les coûts vétérinaires associés à un élevage intégralement en intérieur, voire la rentabilité de l'exploitation. Était-il possible d'envisager un système basé sur l'herbe dans le contexte pédo-climatique de la Somme ? Aurait-il été plus ou moins rentable ? Quelles auraient été les conséquences en termes d'emploi, d'environnement ? Des questions dont on ne peut pas forcément deviner les réponses à l'avance, et sur lesquelles il serait intéressant de se pencher en détail. Si avez trouvé de bons articles dans la presse française, merci de nous le signaler. On a cherché, mais les articles factuels sur la "ferme des 1000 vaches" sont rares.
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