dimanche 12 juillet 2015

De la neige en Juillet

Ces derniers jours les températures ont chuté. Mes pieds l'ont remarqué d'ailleurs. Oh, mais regarde! Là-bas au loin, aux sommets des Ruahines il neige!! Mais oui c'est bien de la neige en plein mois de Juillet. Rien d'étonnant, c'est le milieu de l'hiver ici.

Vue de la salle à manger.
C'est décidé, avec Lynda et les deux filles, nous partons pour jouer dans la neige, comme à Noël. On est retourné (pour la troisième fois) aux alentours de Rangiwahia Hut. Au programme aujourd'hui, ce n'est pas randonnée, mais c'est construction de bonhomme de neige, bataille de boules de neige et glissades dans la neige!



Tout le monde s'active pour une création collective

Et voila notre snow man avec des cheveux en manuka et des sourcils en fougères : spécial Nouvelle-Zélande

Atelier luge à l'aide d'un sac d'aliment

Attention une embuscade ! Je n'aimerais pas être la première personne qui va passer

On profite également d'être là pour faire une petite balade dans les alentours







vendredi 10 juillet 2015

Achat de taureaux

En élevage bovin allaitant (où les animaux sont élevés pour la viande et non pour le lait), la reproduction se fait le plus souvent au moyen d'un taureau plutôt qu'en insémination artificielle. Celle-ci est très courante en élevage laitier, mais en l'occurrence la ferme sur laquelle on vit élève des vaches allaitantes de race Angus, et c'est donc de taureaux qu'on va parler. 

Pour éviter les problèmes de consanguinité, il est recommandé de ne pas utiliser un taureau sur sa fille : il faut donc acheter régulièrement des taureaux. C'est également l'occasion d'améliorer la génétique du troupeau, en choisissant des taureaux dotés de caractéristiques favorables à la production ou à l'élevage : meilleure croissance des veaux, meilleurs pourcentages de vêlages réussis, comportement calme, etc. Là, vous vous demandez peut-être comment est-ce qu'on peut évaluer les performances génétiques d'un taureau... Et bien il y a deux solutions utilisées en parallèle : mesurer, et prévoir. 

On peut mesurer les performances d'un taureau en mesurant une liste de caractères sur sa descendance (poids à la naissance, courbe de croissance, pourcentage de viande sur la carcasse), ou sur le taureau lui-même : poids, taille des testicules (plus ils sont gros, plus il pourra être utilisé sur un nombre important de vaches), comportement. En comparant ces mesures à la moyenne des résultats des taureaux de la même race, on peut estimer qu'un taureau donné aura tendance par exemple à produire des veaux de faible poids à la naissance, mais à forte croissance, avec un comportement très calme. Tout ça est en fait présenté sous la forme d'indices qui peuvent parfois regrouper plusieurs mesures. Si vous voulez vous amuser à voir quelques fiches de présentation de taureaux, une petite recherche google fera l'affaire !

Cependant, les taureaux qu'on achète pour son troupeau sont tout juste adultes, et n'ont pas encore eu de descendance (ou bien très peu) sur laquelle on aurait pu se baser pour estimer leurs performances. Comment dans ce cas évaluer leur valeur ? La solution utilisée est de prendre en compte les résultats des ancêtres du jeune taureau : parents, grands-parents. Avec les milliers de mesures accumulées par les troupeaux de sélections de taureaux, on sait dans quelle mesure un caractère est héréditaire. Par exemple, le caractère "poids du veau à la naissance" est lié à 35% aux performances du taureau père, à 25% aux performances de la vache mère, et à 30% aux performances du taureau grand-père maternel (ce sont des chiffres bidons bien sûr). Bref, pour faire simple, on estime la valeur d'un taureau grâce aux performances mesurées sur ses ancêtres.

Tout ça pour en venir au fait que cette semaine, on a accompagné Tony sur une ferme de sélection, où il allait pour acheter un taureau. Il avait déjà fait une pré-sélection sur la base de la valeur génétique estimée, présente dans le catalogue fourni par l'élevage de sélection, mais il voulait voir les taureaux "en personne" pour s'assurer de leur bonne forme et de leur bon aspect général.

On est donc allés voir les taureaux dans leur pré, en quad comme c'est souvent le cas en Nouvelle-Zélande. Leur éleveur sélectionneur était là, et je dois dire que c'était plutôt surprenant pour nous de rentrer dans une parcelle avec des taureaux sans même un bâton ou d'autres précautions...


Il s'avère que sur cet ferme de sélection, le comportement est un des critères principaux sur lequel l'éleveur écarte des animaux : au moindre signe d'agressivité, les bovins en question sont envoyés à l'abattoir. Du coup, on se retrouve avec des animaux très calmes, curieux mais pas du tout agressifs
Ici, c'est le moment de placer un avertissement : ne tentez pas de rentrer dans une parcelle avec des bovins comme on l'a fait sans que l'éleveur vous ait autorisé à le faire ! Ça reste des animaux de 500 kilos ou plus, au comportement parfois surprenant et à tendance agressive, surtout pour des taureaux. Les accidents, ça arrive...


Voilà un taureau de race Salers

Qui était très curieux, mais non agressif...

Et voilà un taureau de race Angus, en l'occurrence celui que Tony a acheté

samedi 4 juillet 2015

Chasse au dindon

Mardi dernier, en allant déplacer des jeunes brebis, on a vu dans un coin de la parcelle un groupe de dindons... L'après-midi, comme on avait un peu de temps libre, on est allés chasser ces dindons. Les objectifs : les faire fuir hors de la ferme (car les dindons mangent pas mal d'herbe, ce qui fait ça de moins pour les moutons), et éventuellement en ramener quelques uns pour les manger...


Ça n'est pas exactement là qu'on a vu les dindons, mais c'était dans les environs. Vous remarquerez la présence d'arbres dans les parcelles : ça n'est pas si courant que ça en Nouvelle-Zélande !

Comme on n'est pas des grands habitués de la chasse, on s'est équipés d'armes faciles à maîtriser : des piquets de clôture en fibre de verre (et aussi un couteau). Notre protocole était le suivant : coincer les dindons dans un coin de la parcelle, en assommer un ou deux avec un coup de piquet sur la tête (ils ne volaient pas quand on les avait vus le matin, ça devait être facile), puis les égorger au couteau pour une mort rapide. C'est à peu près ce qui s'est passé, sauf que plusieurs se sont finalement envolés hors de portée. Mais on a quand même eu un dindon !


Le chasseur et son dindon

C'est définitivement plus gros qu'un poulet

Préparation du dindon avec l'aide de Lynda : ici le plumage
 
Puis on enlève les tripes

La découpe n'était pas forcément dans les règles de l'art, mais en tant que débutant c'était pratique d'avoir de la place supplémentaire pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur

Après avoir été vidé, le dindon a été lavé puis suspendu pendant 4 jours dans une cage à l'abri des visites d'autres animaux, pour que la viande mature. Pendant ce temps-là, forcément on a parlé à tout le monde de notre chasse, et les retours qu'on a eus à propos de la viande de dindon sauvage n'étaient pas très enthousiasmants : "cuisez-le avec une paire de bottes, jetez le dindon et mangez les bottes" qu'on nous a dit... Apparemment, ça n'est pas facile à cuire sans que ce soit dur et sec. On a quand même essayé, bien sûr !
 
Le jour de la cuisson, préparation finale : les pattes sont enlevées, le cou est coupé plus court, et la carcasse est de nouveau lavée

Une petite farce garnira l'intérieur de la carcasse...

Et voilà notre dindon farci et ficelé (pas du tout dans les règles de l'art), prêt pour une longue cuisson !

Après 4 heures dont la majorité recouvert de papier aluminium, et arrosé régulièrement de jus de cuisson, notre dindon est cuit et attend qu'on le dévore...

Miam ! La viande n'était pas si dure que ça finalement... Et les légumes rôtis au four étaient eux franchement bons !