On est deux jeunes ingénieurs en agronomie, en couple depuis quelques années. On a décidé de partir en Nouvelle-Zélande pour une année... Ce blog est là pour partager récits et photos avec notre famille, nos amis et tous ceux que ça peut intéresser !
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We are two young engineers in agronomy, living together for a couple of years. We have decided to move to New Zealand for one year... We made this blog to share our stories and pictures with our family, our friends and whoever is interested !
Depuis quelques jours, on est tous les deux dans une ferme située à environ une heure au nord de Palmerston North, chez les Gray. On va y rester quelques semaines : on y travaille, ils nous logent, nourrissent et blanchissent, et on peut poser toutes les questions qu'on veut. Ça devrait nous permettre de mieux connaître le côté pratique de la conduite d'une ferme d'élevage !
Au menu de cette semaine, il y a eu du travail sur des clôtures, du débroussaillage, des déplacements de brebis, le nourrissage des cerfs, le "dagging" des brebis et les échographies de 3000 brebis pour Alice.
Là, normalement, vous vous demandez ce que c'est que le "dagging" ! Eh bien ça consiste à tondre la laine sale autour de la queue et de l'anus des brebis, pour qu'elles soient propres au moment de la tonte (la semaine d'après). En effet, la laine sale a une valeur plus de 5 fois inférieure à celle de la laine propre. Il est donc préférable de la tondre à part, pour que les tondeurs qui coupent le reste de la laine n'aient que de la laine propre.
En images :
Quelques photos de nos autres activités de la semaine :
Le tracteur et le marteau hydraulique, pour enfoncer les piquets des clôtures de cerfs
Une vieille clôture à moutons, qu'on a préparé pour qu'elle soit remise à neuf
Et le troupeau de brebis, qu'on déplaçait pour les mener au "dagging"
Vendredi et samedi dernier, on a eu l'occasion d'aller sur deux fermes pour assister à des échographies, sur des brebis pour la première ferme et des biches pour la deuxième. Là, si vous n'êtes pas familiers avec le milieu de l'élevage et que vous êtes un peu curieux, vous vous demandez pourquoi on fait les échographies, et comment ça se passe ! Ça tombe bien, on va répondre à ces deux questions.
Pourquoi échographier les animaux d'élevage ?
Les revenus de l'élevage dépendent directement du nombre d'animaux produits : plus d'agneaux ou de faons égalent plus de laine (agneaux), de velours (cerfs) ou de viande (agneaux et cerfs) vendus. Échographier les mères permet donc d'anticiper les revenus de la saison à venir, pour mieux la planifier. La planification jouera notamment sur le plan de pâturage, les achats d'aliments, la réalisation de frais de structure ou leur report à une meilleure saison...
De plus, l'échographie permet d'écarter les mères vides pour les réformer (les envoyer à l'abattoir). En effet, elles consommeraient de la nourriture "inutilement" (sans apporter de revenu à la ferme), et l'éleveur a tout intérêt à ne pas conserver ces mères ou leur (éventuelle future) descendance pour la sélection des jeunes femelles de remplacement, car la fertilité des femelles est un caractère en partie héréditaire.
En termes de sélection, justement, l'échographie permet en élevage ovin de repérer les brebis qui produisent des doubles (deux agneaux). Pour rappel, les brebis peuvent produire un, deux ou trois agneaux. L'idéal pour l'éleveur est qu'elles en produisent deux, car une brebis a deux trayons (en cas de triplés, d'une part les agneaux sont plus petits et d'autre part ils sont moins nourris, et il y a un risque de rejet d'un des trois agneaux pas la mère). Comme le nombre d'agneaux est un caractère en partie héréditaire, les agnelles de renouvellement sont souvent choisies parmi les jumeaux. Les repérer à l'échographie permet donc d'isoler les mères à l'avance dans un troupeau séparé.
Enfin, connaître le pourcentage de réussite de la reproduction peut permettre de diagnostiquer des problèmes lors de l'accouplement, comme par exemple un bélier peu performant ou une alimentation insuffisante autour de la période d'accouplement. Cela permet alors de corriger ces problèmes la saison suivante.
Comment se passe l'échographie chez des brebis ou des biches ?
Pour les brebis, c'est comme pour les femmes : une sonde externe, placée sur le ventre, envoie des ultrasons. Un micro placé dans la sonde écoute l'écho des ultrasons qui sont renvoyés par tout ce qui est à l'intérieur du ventre. Cet écho est dessiné sur un écran, où on peut observer la présence de fœtus par exemple.
Là, le technicien reconnaît et compte les fœtus (ou bien repositionne la sonde s'il voit qu'elle est mal orientée). Personnellement, je ne distingue rien...
Comme l'échelle des élevage néo-zélandais est importante (2500 brebis sur l'élevage où on a observé l'échographie), le processus est plutôt rapide : ça enchaîne !
L'échographie se fait dans un parc de contention qui permet de faire circuler les brebis facilement
Le technicien et son matériel, en place pour échographier 630 brebis en 1h30
Le bâtiment et les couloirs de contention des brebis
Pour les biches, c'est le même principe, sauf que le fœtus est placé trop profondément pour qu'on
puisse le voir avec une sonde externe. C'est donc une sonde rectale qui
est utilisée (comme pour échographier des vaches d'ailleurs). Et cette fois, c'est un vétérinaire réalise les échographies.
Voilà les biches ! Remarquez comme les murs des zones de contention sont hauts : les cerfs peuvent sauter plus haut que des moutons...
Ici, les biches étaient échographiées par groupe de trois, dans un couloir. Pourquoi les tissus qui pendent du plafond ? Pour retenir les biches dans le couloir (elles voient devant elles mais pas sur les côtés) tout en pouvant les manipuler
La vétérinaire échographie une biche
On tient bien sûr à remercier Simon, Tony et Lynda pour nous avoir invité à assister aux échographies et autorisés à prendre des photos !